Aux creux de mon coeur

Dans un parc tranquille, le ciel se teinte de teintes chaudes et or pendant que le soleil tire sa révérence. Les arbres projettent des ombres douces sur l’herbe verdoyante. Les reflets dorés créent une toile scintillante. Une brise légère transporte les chuchotements apaisants des feuilles. Le monde semble suspendu dans un moment de paix, baigné par les derniers rayons d’une journée bien vécue.

Je ne sais depuis combien de temps je suis assise sur ce banc les regardant s’amuser comme s’ils étaient seuls sur terre. Comme si plus rien n’existait, ils donnaient l’impression d’être seul dans le sphère. S’enlacer, rigoler, se jeter des regards complices, se voler de petits bisous, jouer comme de vrais gamins. Ah l’amour ! C’est tellement beau lorsqu’il est pleinement vécu ! Dissoul nonou dh mèlnani.

_pourtant ça ne te coûte rien de répondre au moins à mes messages Khadija.

Sa voix me sortit de ma léthargie. Je me demande par quel moyen réussirai je à faire comprendre à cet homme que je ne suis pas prête à lui donner ce qu’il me demande.

_Ah Bachir tu es là depuis quand. Réussirai je à dire.

_Assez longtemps pour te voir baver devant ce jeune couple. Il prend place à côté de moi et passe son bras autour de mes épaules avant de poursuivre. Tu sais que je suis prêt à tout pour te rendre heureuse. Tout ce que je te demande c’est une chance. La chance de faire partie de ta vie et de te prouver que je suis un homme capable de te faire vivre une belle histoire d’amour. Tu sais Dija je…

_C’est bon Bachir ne recommence pas. On a déjà eu cette discussion. Je le coupe dans son élan; je m’apprêtai à me lever mais vous savez qui me retient par le bras; geste qui a fait grimper mon énervement. Mais bon sang tu-me-fous-la-paix ! Articulai-je en me libérant de manière quand même brutal. Je veux être très claire avec toi Bachir et pour la dernière fois. Je ne suis pas prête à être en couple avec toi. Nous avons déjà eu cette discussion, et il est important que tu respectes ma décision. Je ne veux pas que cela crée de l’inconfort entre nous, mais il est crucial que tu comprennes que mes sentiments n’ont pas changé. Vas chercher ton bonheur et fiche moi la paix tu me casses les couilles que je n’ai pas merde ! Terminai-je dans un sanglot.

En vérité moi même j’ignorai pourquoi j’étais dans cet état; comme si l’ombre de la tristesse enveloppait mon esprit, un poids dans ma poitrine, une chaleur triste avait élu domicile en moi, colorant chaque pensée d’une nuance sombre. Une tristesse profonde comme si une vague sombre déferlait à l’intérieur de moi. Mon cœur battait au rythme mélancolique d’une chanson que je ne veux pas entendre. Les émotions tourbillonnaient, créant une tempête en moi.

Les jours passaient et se ressemblaient. Je n’avais plus de nouvelles de Bachir. Je crois que cette fois il a pu comprendre ma décision et surtout l’accepter.

Bachir est un homme extraordinaire tellement innocent, plein de vie. Nous nous sommes connus dans un café que je fréquente à mes périodes de télétravail. On a facilement sympathisé dès le début on a eu bon délire et le temps a passé j’ai trouvé en lui un ami, un frère. Malheureusement il veut plus que mon amitié. Ce que je ne suis pas prête à lui offrir, ce qu’il refusait de comprendre ignorant que c’est pour le protéger de mes démons.

J’ai toujours été et je reste une amoureuse de l’amour mais il y a un abîme en moi, un endroit sombre et douloureux que je ne montre à personne. Mon cœur est une toile tissée de cicatrices, chaque fil raconte une histoire de douleur passée. Je suis arrivée à un stade où je ne suis pas prête à ouvrir ce cœur marqué par des traumatismes. Les ombres du passé se mêlent à chaque battement, et je crains que si je laisse quelqu’un entrer, ces blessures ne saignent à nouveau. C’est une tristesse profonde de vouloir aimer mais de me heurter à ces murs érigés par la souffrance.

Il faudra beaucoup de courage et de patience à la personne qui réussira à me jeter de nouveau à l’aventure(…)

Comme un lundi ! Rien de surprenant! Les embouteillages, les visages crispés à cause de la reprise, boulot intense!

Je partais me faire un café quand je croise mon collègue Khalil qui lui a toujours l’air en forme.

_ hey salut, ça va ? Ce lundi, c’est l’enfer, non ?

_Ouais, vraiment ça ne débute vraiment pas bien là. Lui répondis-je

_Les emails s’empilent, et les appels n’arrêtent pas. J’ai l’impression d’être dans une tempête de tâches.

_Exactement ! J’aurais bien aimé commencer la semaine doucement, mais on dirait que le lundi a décidé de nous tester.

_C’est sûr. Espérons que le reste de la semaine ne soit pas aussi intense. Bonne journée Dija.

_ Merci pareillement Khalil. Lui répondis-je regagnant mon poste. À peine rentrai-je dans mon bureau que je trouve un carton sur mon bureau. Un gros carton qui trône dans la pièce, imposant et prometteur. Son dos solide affiche des nuances de brun, strié par le scotch qui le maintient fermé. L’emballage, d’un rose profond, brille, créant une atmosphère mystique. Sa taille généreuse évoque l’idée d’un trésor caché à l’intérieur. Au toucher, le carton révèle une texture lisse, présageant de l’élégance de son contenu. Des motifs givrés semblent danser à sa surface, suggérant un frisson de magie à l’intérieur.

“À la personne la plus résiliente que je connaisse, joyeux anniversaire Khadija. Que cette année t’apporte enfin le bonheur que tu mérites tant”.

J’avais complètement zappé mon anniversaire! Très touchée par cette marque d’attention dont j’ignore l’auteur, hâte de savoir ce que contient ce carton mais je décide de l’ouvrir une fois rentrée.

La journée fût très longue. Je suis tout de même parvenue à rentrer chez moi à 17h écoutant en boucle durant tout le trajet la chanson “mes épaules” de Shin Sekaï. Ce duo était d’enfer.

“Tu pourras te poser sur mes épaules
Si tu pleures, tes larmes sècheront sur mes épaules🎶
Aucun homme ne s’élève sans ses fautes
Mes épaules t’apaiseront s’il le faut🎶”

Dans l’obscurité de nos pensées, on a tous besoin d’une épaule solide sur laquelle déposer le fardeau de notre tristesse. Les larmes sont des émissaires silencieux de la douleur, et dans ces moments sombres, l’humain aspire à trouver refuge dans le réconfort d’une présence attentive. Les mots sont lourds, et chaque soupir résonne d’une peine trop profonde pour être exprimée.

L’amour, malgré mes appréhensions, devient une quête nécessaire, une recherche d’équilibre entre la peur et le besoin d’être soutenu.

Au creux de mon cœur, la peur s’entremêle à un besoin ardent. J’ai peur de m’engager à nouveau, de la vulnérabilité qui accompagne l’amour. Pourtant, dans cette tourmente d’incertitude, il y a ce désir profond d’avoir une épaule où poser mes craintes, une présence réconfortante pour traverser les tempêtes de la vie…

À suivre…

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